Faut-il être riche pour être heureux ?

Pour être heureux, on parle souvent d’argent. Être riche est d’ailleurs très souvent cité comme l’une des principales clés vers le bonheur. Comme dit l’adage:

« L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue fortement! »

Voyons ensemble si cet adage est vrai ou si c’est un leurs!

Spontanément, on se dit que oui. Après tout quand on peut partir en vacances, avoir une grande maison, une belle voiture, le dernier iphone, amener les enfants au restaurant, s’acheter le dernier sac à la mode… On est forcément plus heureux, non?

Par ailleurs selon certaines études, on observe que les habitants des pays plus riches sont plus heureux que les habitants des pays plus pauvres:

Autre étude, voyons ce graph qui tente de mesurer la corrélation entre richesse d’un pays et bonheur des habitants.

Pourtant, d’autres études viennent contredire cela. Par exemple aux Etats-Unis le PIB sur les 60 dernières années a été multiplié par plus de 2 alors le bonheur des américains lui est resté stable sur la même période.

C’est identique pour les autres pays occidentaux et notamment la France, comme vous pouvez le voir sur ces 2 graphiques de sources différentes:

A mon avis, le gros problème de ce genre d’études c’est qu’elles se basent sur des moyennes. Or, bien que le PIB et le PIB par habitant ait considérablement augmenté, les inégalités elles se sont creusées, ce qui signifie donc que la majorité des habitants de ces pays n’a en fait pas vu son salaire augmenter ainsi… Cela pourrait expliquer que le niveau de bonheur des habitants stagne alors que le PIB par habitant augmente.

On n’est donc pas beaucoup avancés pour répondre à notre question initiale me direz-vous… Essayons donc maintenant de ne pas faire de moyennes et de regarder au niveau de l’individu.

A l’intérieur d’un même pays, des études montrent que les riches sont en moyenne plus heureux que les pauvres. Par exemple, en France les 10% des ménages les plus riches en revenus donnent à leur vie une note moyenne de 7,8/10 alors que les 10% les plus pauvres donnent une moyenne de seulement 6/10.

Pourtant on a tous en tête des exemples qui viennent largement contredire cela: J’habite au Vietnam depuis 2 ans et je vois tous les jours que les vietnamiens sont globalement très heureux, pourtant ils ont des salaires et donc des revenus disponibles très bas. Vous êtes peut-être déjà allés en vacances aux Philippines où la pauvreté est immense mais les individus extrêmement joyeux et positifs.

Autre exemple: Des stars qui sur le papier ont tout et que tout le monde envie, et qui pourtant se suicident ou détruisent leur vie avec la drogue, l’alcool ou les médicaments.

Des cadres très bien payés qui démissionnent pour ouvrir une boulangerie, reprendre la ferme de leurs parents, ouvrir une chèvrerie, faire le tour du monde, travailler dans l’humanitaire ou encore devenir youtubeur. Peut-être faites-vous partie de ces personnes, en tous cas je suis certaine que vous en connaissez dans votre entourage.

Combien d’entre nous se dit aujourd’hui « Ah c’était tellement bien quand j’étais étudiant, j’avais moins de problèmes! ». Pourtant, si vous vous rappelez, on n’avait pas d’argent a l’époque…

D’ailleurs si on regarde le niveau de satisfaction des français selon leur âge, on voit très clairement que les 16-24 ans sont nettement plus heureux (entre 7,7 et 7,9/10 selon les années) que toutes les autres classes d’âge qui sont en moyenne autour de 7,1/10…

En fait, je crois qu’être heureux, comme tout sentiment, c’est surtout totalement subjectif et donc relatif. En effet, on juge constamment sa situation en utilisant des points de référence : sa situation passée, ses attentes, ses aspirations, la situation de ses proches et connaissances… Ce qui explique pourquoi, à revenus identiques, on peut se sentir plus ou moins satisfait de ses revenus (et, par ricochet, de sa vie). Ce qui explique également pourquoi on veut toujours un plus gros salaire…

Voyons maintenant s’il existe des seuils de salaires intéressants pour essayer d’aller plus loin dans le raisonnement.

Sur ce graph, on voit le niveau de satisfaction par rapport au niveau de salaire par unité de consommation (en gros ça veut dire par personne mais c’est pondéré parce qu’à 3 la maison va couter plus cher que si on vit seul mais pas non plus 3 fois plus cher). Ce qui est intéressant de voir c’est qu’entre 0 et 30,000 EUR de revenus annuels le niveau de satisfaction augmente énormément, de 6,2/10 à 7,5/10 soit +1,3 points. Or à partir de 30,000 EUR le niveau de bonheur reste stable aux alentours de 7,5/10 sans jamais dépasser 7,8/10, soit seulement 0,3 point d’écart.

Cette étude est allée même un peu plus loin en demandant à chaque personne son niveau de satisfaction pas seulement général mais plus précisément vis-à-vis des relations, du logement et des loisirs. Et ce que l’on voit est extraordinaire et en même temps un peu flippant: le niveau de satisfaction de la vie en général entre les plus riches et les plus pauvres est totalement corrélé au niveau de satisfaction lié aux loisirs, mais pas du tout corrélé au niveau de satisfaction lié aux relations. Comme si on voyait notre niveau de bonheur dans la vie via principalement ce biais des loisirs, et beaucoup moins via nos relations sociales. Pourtant si on y réfléchi il y a fort à parier qu’on serait bien plus malheureux avec 1 million d’EUR de revenu mais aucun ami…

D’ailleurs une perte d’1/3 du revenu diminuerait le bonheur individuel 4 fois moins qu’une séparation amoureuse…

Puisqu’on a vu que le niveau de bonheur était relatif, essayons d’utiliser des points de référence différents. Savez-vous où vous vous situez en terme de salaire par rapport au reste du monde? Faites un tour sur le site http://www.globalrichlist.com, c’est entièrement gratuit et vous risquez d’être surpris du résultat!…


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